L'INDICATEUR N°18

De tout petits chanteurs !
LE TROGLODYTE MIGNON (Troglodytes troglodytes)
LE TROGLODYTE DES FORÊTS (Troglodytes hiemalis)





lInvité : Olivier PICHARD

TOUT PETITS CHANTEURS 2 !

Consacrer un ou deux numéros de l’INDICATEUR à des oiseaux à peine visibles, quelques fois à peine audibles, auxquels nous ne portons jamais la moindre attention et qui pourtant peuplent nos campagnes et nos forêts, voici un petit défit passionnant qui nous replace face aux questions d’échelles, de temps et de rythmes que nous abordions dès les premiers numéros. Aujourd’hui, le Troglodyte mignon, et son frère américain le Troglodyte des forêts. Tous deux, à la différence des Roitelets et Gobemouches au chants discrets souvent à peine perceptibles, sont de véritables ténors dont les chants rayonnent souvent à plusieurs centaines de mètres à la ronde.
américain le Troglodyte des forêts. Tous deux, à la différence des Roitelets et Gobemouches au chants discrets souvent à peine perceptibles, sont de véritables ténors dont les chants rayonnent souvent à plusieurs centaines de mètres à la ronde.



Le Troglodyte mignon,
Troglodytes troglodytes
N’associons pas cet petit oiseau, pesant 9 grammes au maximum, avec les Roitelets, même si autrefois le troglodyte était nommé Roitelet des haies… Son nom allemand Zaunköning (roi des haies) ou hollandais Wintekoning (roi d’hiver) prêtent à confusion… au pire, préférons lui l’appellation italienne : Scricciolo !

Son alarme est tout aussi sonore que son chant. La voici enregistrée (au petit matin en Irlande), dans une haie. Tout au long de la prise, qui dure plus de 10 minutes, notre troglodyte se déplace le long de la haie, tentant sans doute de m’éloigner du nid. L’alarme, très énergique, se détache de tout un fouillis d’oiseaux parmi lesquels des Mésanges à longue queue, des Mésanges charbonnières…
roitelet troglodyte
Une image de...
S’il nous est possible d’entendre le Troglodyte mignon toute l’année (en France il est sédentaire), c’est principalement de mars à juin qu’il fait sonner son chant territorial puissant, mesuré à 96 dB à un mètre et audible à plus de 500 mètres à la ronde !
Le voici enregistré à l’aube dans le parc de Berg en Bos, à Aperdoorn en Hollande.
Le Troglodyte mignon est un véritable champion de la musique répétitive.
Soyons clair sur cette question : Les musiques répétitives, telles que nous les entendons actuellement, souvent inspirées de pratiques musicales ancestrales entendues en différents points du globe, sont fondées sur la répétition de formules, mélodiques, harmoniques ou rythmiques fixes, qui souvent se calent et se décalent progressivement pour, précisément, nous offrir un résultat en perpétuelle transformation, le plus souvent assez lente. Bien entendu, pour obtenir un tel résultat il faut plusieurs interprètes ou chanteurs ! Aussi un seul oiseau aurait bien du mal à réaliser cela tout seul…
Ou bien, ce sont des formules qui, discrètement, vont se modifier, soit aux moyens de traitements électroniques, soit dans la manière de les jouer ou de les chanter. Nous avons l’impression que rien ne bouge alors qu’en réalité rien ne se répète jamais à l’identique.
Ainsi se construisent les compositions de Terry Riley, Steve Reich, ou encore Philip Glass.

Pour le Troglodyte mignon présenté ici, effectivement, la répétition des phrases semble se faire rigoureusement à l’identique !
C’est vrai … et c’est faux !

Une fois n’est pas coutume, pour la représentation graphique de chacune des phrases, nous faisons appel à la forme d’onde telle qu’elle apparait dans les logiciels de montage son. A la différence du sonagramme, seules les variations dynamiques sont représentées (intensité dans le temps), ce qui rend la lecture très facile dans le cas présent.
Dans la séquence proposée ci dessus, nous pouvons trouver exactement la même phrase plusieurs fois de suite. (phrase 1)
phrase 1
Puis, si nous écoutons bien, un peu plus loin, une légère modification s’opère presque imperceptiblement : le motif itératif légèrement bruiteux, initialement placé presque au centre de la phrase, vient discrètement se placer en fin de phrase et la termine d’une manière un peu sèche (phrase 2).
phrase 2
Puis, un peu plus loin, une ponctuation finale vient se rajouter (phrase 3).
phrase 3
Enfin quelques secondes plus tard, nous revenons à l’organisation initiale de la phrase.
Notons que chacune des phrases dure un peu moins de 5 secondes et que les silences qui les séparent sont sensiblement plus longs et de durées relativement variables (jusqu’à 9 secondes).

Petite vérification à l'oreille:
Les deux exemples au ralenti (moitié de la vitesse puis quart de la vitesse) nous présentent successivement les trois phrases suivies du retour à la première phrase. Les silences, pour le confort d’écoute, ont été considérablement réduits. De même les fichiers sont présentés en monophonie.
Voici un petit tableau permettant de mesurer ce qu'il se passe dans notre écoute lorsque nous ralentissons les sons, en termes techniques et en termes musicaux.
tableau variations de vitesse leger
Remarque:
Cependant il est important de penser qu’ici nous ne travaillons que sur un seul extrait issu d’une séquence beaucoup plus longue, et qui était déjà débuté au moment où nous avons lancé l’enregistrement. Cela signifie que ce que nous appelons “phrase 1”, n’est pas forcément la phrase de base sur laquelle se fondent toutes les variations. Mais cela nous permet d’identifier de manière certaine un certain nombre de cellules, courantes chez tous les Troglodytes mignons, et constater que cet individu joue avec l’ordre de ces diverses composantes, sans que nous connaissions le sens de ces micro-variations.
Toutes ces micro-variations, toutes ces subtilités musicales à peine perceptibles à notre oreille nue, ont une raison d’être... qui sans doute nous échappe.
À qui s’adressent-elles ?
- Certainement pas à moi, ni à mes congénères… nous manquons trop de culture troglodyte !
- À d’autres troglodytes ? Mâles ou femelles ? Peut-être…
- Ou peut-être à l’artiste lui-même… (des variations chantées pour tromper l’ennui né de la monotone répétition ? Une sorte de plaisir à se sentir virtuose et à réussir des prouesses vocales ? Un moyen de mettre en oeuvre et de valoriser son inventivité ?)
- À la lumière du jour ? (Une louange au soleil levant, une exaltation ?)
Pour aller plus loin, il nous faudrait faire la même petite étude sur un grand nombre d’individus… et aussi comparer des chants enregistrés en divers points d’Europe pour vérifier la présence de dialectes locaux par exemples… mais nous n’en sommes pas encore là !
Le Troglodyte des forêts,
Troglodytes hiemalis
Troglodyte des forets leger
Ce troglodyte nord-américain est un très proche cousin de notre Troglodyte mignon européen. De même, leurs chants sont très similaires. Cependant, celui qui nous a prêté sa voix pour l’Étude forestière pratique une musique répétitive radicale !
Il a été enregistré dans la réserve faunique du Mont Saint-Hilaire, au Québec. Et sur plusieurs heures d’enregistrement, je n’ai pas pu déceler la moindre variation, ni rythmique ni mélodique.
Le chant de ces deux Troglodytes, toujours au présent de l’indicatif, s'inscrit dans la nature même du son : de l’intensité dans le temps, de l’énergie dans le temps. Un temps concentré serré, resserré dans le temps présent. Ce temps que j’aime étirer, ralentir pour le contempler à la loupe.
COMPOSER À PARTIR DE CHANTS D'OISEAUX

S’approprier un chant de l’oiseau pour réaliser une composition musicale peut prendre différentes formes :
- Il est possible d’évoquer, ou de s’inspirer simplement du chant, en composant quelque chose de mélodique ou non, se rapprochant plus ou moins des logiques, de la construction, du timbre. C’est ce que nous rencontrons le plus fréquemment dans le répertoire musical …
- Il est aussi possible, dans le cas d’une musique instrumentale, de tenter la “transcription” la plus exacte possible du chant. Ceci est souvent rendu complexe par la présence, dans le répertoire des oiseaux, de rythmes non mesurés, de sons aux fréquences souvent mobiles non accordés à nos gammes tempérées, de périodicités irrégulières ne s’appuyant sur aucun tempo fixe… Ce que pourtant Olivier Messiaen réussissait à faire de manière très crédible, même à partir du chant complexe d’une Alouette lulu confié au piano ! (voir l’INDICATEUR N°14)
Et c’est ce que, à notre tour, nous tentons de faire avec Troglodyte, conference of the birds de Pascal Berne qui conclura ce numéro .
- Il est enfin possible, avec les moyens du studio électroacoustique, de travailler exclusivement avec la matière même du chant d’un oiseau devenu objet sonore manipulable à l’infini. Plus d’instruments de musique, plus aucun son électronique, mais uniquement le son fourni par un oiseau enregistré sur le terrain… c’est ici le pari du Miroir des oiseaux et surtout des Compositions ornithologiques.
FAIRE CHANTER L'OISEAU :
L'ÉTUDE FORESTIÈRE
issue des
COMPOSITIONS ORNITHOLOGIQUES
Compositions_ornithologiques
(Cliquez sur les pochettes de disques)
Les “Compositions ornithologiques” ont été composées à partir d’enregistrements de chants d’oiseaux, réalisés au Québec pendant le printemps 1995. Ces compositions répondent à une invitation qui m’était faite par Marcelle Deschênes, de l’Université de Musique de Montréal.
Réalisées exclusivement à partir de la matière sonore de portraits d’oiseaux, les compositions se présentent comme
des créations électroacoustiques et s’autorisent donc certains traitements du son (principalement le montage et le ralentissement). Elles tentent de servir “l’esprit du chant”, l’impression reçue au moment de la prise de sons, le caractère musical propre à chacune des espèces.
L’Étude forestière (durée 4’00”)

Du chant du Troglodyte des forêts, il se dégage une formidable énergie de vie. Un oiseau de quelques grammes qui, à lui seul, infatigablement, du haut de l’arbre le plus haut, déverse sur la forêt des torrents de joie et de gaieté. Le ralentissement du son dévoile aussi une certaine dose d’humour. La composition est originellement composée sur 8 pistes pour d’être diffusée sur 8 haut-parleurs disposés autour du public afin de tenter de restituer la profondeur de la forêt. Ici c’est une version stéréophonique qui nous est proposée, réalisée pour l’édition discographique.
CHANTER AVEC L'OISEAU
Pascal BERNE:
TROGLODYTE / CONFERENCE OF THE BIRDS
pochette-oiseaux
Coucher le chant d’un Troglodyte mignon sur une partition n’est pas chose facile. Personne ne serait capable de le faire précisément sans avoir recours au ralenti… Et c’est donc le chant original accompagné de son ralenti que j’ai dû fournir à Pascal Berne. Ainsi le compositeur réussi cette prouesse d’écriture en dédiant l’exposé du thème au vibraphone, percussion à sons fixes, avant de le confier à la clarinette ! Et rien de tel que donner à l’auditeur le moyen de comparer l’original et sa transposition dès le début de la pièce. A la lecture de la partition on vérifie très vite qu’il ne s’agit pas là d’une dictée musicale pour débutants !
Dans la composition instrumentale, nous retrouvons ce qui est propre à la musique naturelle du Troglodyte : cette incroyable énergie, cette impression de bonne humeur, ce ton très déterminé… Les instruments jouent troglodyte, s’échangent les motifs, les développent, harmonisent le chant… font de la musique à leur tour, virtuoses comme leur maître.

Chaque numéro de L'INDICATEUR accorde en pied de page un espace à la présentation du travail d'un audio-naturaliste, d'un artiste ou encore d'une personnes jouant un rôle remarquable dans cette discipline:

Aujourd'hui : Olivier PICHARD

20210928_175122-2_photo_Thealie DHELLEMMES
Aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai pas eu d’événement déclencheur pour mon intérêt pour les sons de la nature.
Mes parents avaient un grand jardin dans lequel j’ai toujours aimé flâner, rêver, jardiner, observer la faune…
A 6 ans, une voisine qui a été ma grand-mère d’adoption, a la bonne idée de m’offrir un magnétophone à cassettes. Avec le micro intégré, je m’amuse à enregistrer ma famille, mes jouets mais aussi ma guitare. J’ai d’ailleurs raconté cela dans un podcast appelé “prenez des sons”. Je n’avais toutefois jamais eu l’idée d’enregistrer à l’extérieur à ce moment-là !
Ma première paire de jumelles, vers mes 8-9 ans est l’occasion d’observer les oiseaux du jardin. Mon grand-père aimait aussi observer les oiseaux, il avait le fameux guide “Peterson” pour les reconnaître. J’ai même découvert il y a très peu de temps une cassette dans laquelle il avait enregistré les oiseaux de la baie de l’Authie ! Je n’ai jamais rien su de tout cela de son vivant.
20210923_161815_photo_Thealie DHELLEMMES
Très rapidement, je m'achète aussi un Peterson et j’apprends à reconnaître quelques espèces.
En feuilletant les pages de ce guide, je m'émerveille devant certains oiseaux que j’ai alors envie de voir “en vrai”. Mes parents ne sont pas des voyageurs dans l’âme et, je me limite donc aux espèces des environs de Château Thierry.
Durant mes années collège et lycée, je partage cette passion avec celle du jardin potager et ornemental. Je rejoins une petite association naturaliste locale “la Luciole” qui me donne l’occasion de faire connaissance avec quelques naturalistes. C’est aussi à cette époque que j'adhère à la LPO !
Vers mes 17 ans en 1988, je découvre les éditions Sittelles et m’offre alors “Tous les oiseaux d’Europe” en cassette, puis celles sur l’imitation dans les chants d’oiseaux, sur les migrateurs et hivernants ou encore sur le chant des baleines. Cette diversité sonore me fascine. Cela allait d’ailleurs de pair avec mes goûts musicaux de l’époque que mes amis jugent alors “étranges” : les chants de femmes bulgares, les chansons de “la belle époque”, Alexandre Lagoya à la guitare etc…Loin des titres du top 50 !
J'entreprends alors de reconnaître les chants des oiseaux à l’oreille : je passe en boucle les cassettes mais la trop grande variété des chants et des espèces rend bien difficile un tel apprentissage… L’année 1992 marque un tournant vers l’audio naturalisme. Je me procure le livre “le Chant des oiseaux, Comprendre, reconnaître, enregistrer” d’André Bossus et Jean C. Roché avec la cassette associée. L’envie d'enregistrer les oiseaux ne cesse de croitre ! Je lis dans ce livre qu’il existe des stages d’enregistrement des chants d’oiseaux au Centre d’Étude Bioacoustique Alpin (CEBA) ! C’est alors que je rencontre Jean Roché en juillet 1992 au cours d’un de ces stages. Littéralement passionné, j’achète deux ans plus tard ma première parabole “Telinga” et peu de temps après un enregistreur mini disc Sony (MZ-1). A cette époque, je ne fais pas d’enregistrement pour la haute qualité ou pour collectionner les sons des espèces. Je souhaite principalement apprendre à reconnaître les espèces.
Je n’ai donc hélas pas conservé d’enregistrements de cette période.
Toujours à l’affût des actualités audionaturalistes, je rejoins notamment l’association “L’oiseau musicien”, créée en 1988 et présidée par François Charron.

Je découvre avec grand plaisir les productions “Nashvert” de Fernand Deroussen, et ne manque aucun guide sonore !

Je fais aussi beaucoup de photographies, d’oiseaux avec ma longue vue Kowa mais également de plantes sauvages car la botanique est une autre de mes passions depuis mes 12 ans.
IMG_1642_photo Bors Jollivet
Des études longues et prenantes, de biologie puis de forestier, immédiatement suivies en 1997 et 1999 par de nouvelles missions parentales, laissent une place assez restreinte à l’audionaturalisme durant une dizaine d’années. À l’occasion de sorties en famille, j’enregistre tout de même un peu les sons de la nature avec les nouveaux enregistreurs “numériques” (de qualité encore médiocre). J’enregistre également mes enfants, ma famille…
En 2005, je découvre l’association Sonatura et y adhère aussitôt. Je suis “bluffé” par la qualité des enregistrements publiés dans les différentes revues sonores de l'association. Je me vois dans l'obligation de remettre mes pratiques en question. J’enregistre alors avec ma parabole Telinga mais avec un enregistreur numérique qui s'avérera être de piètre qualité. Néanmoins je réécoute avec bonheur ces instants de rencontre avec des espèces rares dans le nord de la France comme en témoigne cet enregistrement de Torcol fourmilier du 8 mai 2005.
J’adhère également en 2008 à la version “anglophone” de Sonatura : la Wildlife Sound Recording Society (WSRS).
En 2010, je retrouve du temps et un nouvel élan pour l’audionaturalisme en suivant le stage “Le paysage sonore naturaliste, niveau 1", animé par Bernard Fort. J’ai alors l’occasion de comparer des enregistrements réalisés avec du matériel professionnel aux miens… Je prends alors “une claque” en faisant des écoutes comparées ! et une grosse déception en regardant le prix inabordable de ce type de matériel. Un an plus tard, je m'équipe tout de même d’un enregistreur, de qualité moyenne mais correcte (zoom H4n) et rapidement d’un couple de microphones pour la prise de son audionaturaliste (Sennheiser ME64). Je fais alors de plus en plus d'enregistrements en recherchant continuellement à améliorer la qualité. Je suis alors en 2012 le niveau 2 du stage de Bernard Fort. Je me constitue une sonothèque organisée et publie quelques-uns de mes enregistrements sur mon espace soundcloud comme par exemple cette fauvette à tête noire.
Une image de...
Après quelques années de flottement, je décide de me focaliser depuis 2016 sur mes passions premières, sur ce qui m’anime réellement : les activités naturalistes et bien entendu l’audionaturalisme ! Avec cette fois une volonté de partager autant que possible ces émotions et ces sons toujours aussi fascinants ! J'entreprends de me professionnaliser davantage en effectuant 8 stages en quelques années, tant sur la prise de son audionaturaliste que sur le montage sonore, le mixage, l’écriture de projets sonores. Et cela aux côtés de professionnels compétents et talentueux comme Fernand Deroussen, Marc Namblard, Boris Jollivet, Felix Blume, Jules Wysocki, Pascal Dhuicq… Ces stages me confirment que je suis également amoureux des sons en général, laissant ainsi la place au “field recording” en captant par exemple les ambiances des villes et villages.
J’ai aussi l’opportunité d’acquérir du très bon matériel. Je publie davantage sur mon espace soundcloud. Par exemple ces grues cendrées au lac du Der.

J’aime aussi beaucoup voyager à la recherche de sonorités particulières. J'apprécie les pays d'Europe où la pollution sonore est encore très modérée comme en Bulgarie ou l'Albanie par exemple. Mais j'ai une affection toute particulière pour les pays tropicaux où la diversité sonore est exceptionnelle. Je voyage parfois seul, parfois avec ma compagne entomologiste ou avec des amis comme ce tout dernier voyage en novembre dernier en Thaïlande avec Fernand Deroussen. Selon les circonstances et les opportunités, je fais des enregistrements purement “audionaturalistes”, qui conservent ma préférence, ou alors davantage orientés vers les paysages sonores. En mars 2022, alors que j'étais au Sri Lanka dans la réserve de Sinharaja en forêt tropicale humide, j'ai eu la chance de faire une très belle observation et un enregistrement du rare Semnopithèque blanchâtre. En septembre 2021, j'étais en Albanie mais la faune sauvage était assez silencieuse ce qui m'a permis de faire un montage "carte postale sonore" représentatif des principaux paysages sonores du pays.
Je crée en 2022 une activité d’artiste-auteur indépendant “chercheur de sons” avec le souhait de participer à des appels à projets, prendre du temps pour de la publication de sons et de réaliser des créations sonores documentaires… Je publie régulièrement mon travail sur mon espace soundcloud. Le temps étant l’un des secrets pour ces productions, j’ai réduit mon activité professionnelle principale à 80 %. J’ai la chance que cette dernière ait toujours été consacrée à la protection de la nature au sein de l’administration ou d’établissements publics. J’y réserve depuis plusieurs années une place importante sur le sonore en mettant en exergue l'impact du bruit sur la biodiversité.
20221029_103533_photo Fernand Deroussen
Depuis peu, je travaille même sur les continuités écologiques, également appelées trames écologiques, en lien avec le sonore.

Bien que l’audionaturalisme soit une activité assez solitaire, j’attache une grande importance au partage et à la richesse des rencontres humaines.
C’est notamment dans cet objectif que je suis toujours bien investi dans l'association Sonatura. Membre du bureau, je participe à l’organisation des rencontres annuelles de l’association “Sonaturadays” mais également à la maintenance des différents outils de communication (forum, liste de discussion, page Facebook, page soundcloud…).
A ce jour, j’ai encore énormément de sons sur mes disques durs, d’Europe, d’Asie, d’Amérique… qui n’attendent qu’à être publiés. Plus que jamais motivé, cela est mon principal objectif à court terme ! A suivre donc !
Une image de...
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