L'INDICATEUR N°11




Le TICHODROME et le YATGA
Invité : Fernand DEROUSSEN
LE TICHODROME ECHELETTE Tichodroma muraria
ET LE YATGA

Onze heures du matin, dans les montagnes du Khangaï au centre de la Mongolie. Nous marchons depuis déjà près de deux heures. Bayarbaatar nous conduit dans le lit d’une rivière presque à sec, encaissé entre des paroies rocheuses, avec le projet de nous faire remonter jusqu’à un glacier… que nous ne verrons jamais.
Je marche d’un pas difficile, ma parabole à la main, toujours prêt à enregistrer, sur un terrain caillouteux inconfortable et sonore, entouré de quelques amis bavards qui font rouler les pierres et fuir les oiseaux à chaque pas. A déjà près de 2500 mètres d’altitude le soleil est fort en cette fin juillet. De chaque côté de la gorge partent des petites vallées qui, à la fonte des neiges, doivent déborder d’eau glaciale et, chaque fois qu’un repli de la roche le permet, quelques arbres y trouvent refuge et offrent l’habitat à quelques oiseaux timides.
Je décide d’accélérer le pas, pour échapper au bruit, pour écouter calmement ce que me dit le paysage. Quelques mésanges que je n’identifie pas avec précision mais qui se reconnaissent bien à leurs alarmes…
J’ai pris un peu d’avance, et je bifurque à droite, dans l’un de ces petits couloirs taillés par les eaux dans la roche, attiré par quelques chants furtifs. Essoufflé je m’adosse à un rocher pour reprendre ma respiration quand j’aperçois, juste en face de moi, deux tichodromes escaladant un rocher en silence. Le plus immobile possible je mets l’enregistreur en route. J’ai toujours ma parabole à la main mais le bras pendant, et si je bouge je me fais repérer à coup sûr. Je l’oriente au jugé, lentement… encore essoufflé... j’essaye de respirer silencieusement… je n’ai même pas le casque sur les oreilles… surtout je regarde, je travaille avec les yeux. Les deux oiseaux grimpent avec une agilité surprenante, et picorent la roche de leur bec fin comme une aiguille, y trouvant sans doute d’invisibles insectes. L’un des deux écarte les ailes me montrant un magnifique éventail rouge noir et blanc avant de disparaitre en silence… précisément au moment où l’autre se met à chanter !
TICHODROME. leger

J’espère que ça tourne… je ne bouge pas… je ne respire plus… j’enregistre, les yeux sur l’oiseau qui, les ailes fermées, se confond avec le gris de la roche… je maudis le petit ruisseau qui coule non loin de là… je redoute l’arrivée imminente de mes amis… le chant se construit progressivement… après quelques appels apparait une mélodie… pentatonique… ici, en Mongolie !… une mélodie de plus en plus insistante… suivent quelques secondes d’hésitation, une alarme… un timide redémarrage… de nouvelles alarmes peut-être provoquées par ma présence à quelques mètres… puis un envol.

L’offrande musicale qui n’a duré que deux minutes et trente secondes me plonge dans un indicible bonheur. Les amis me rejoignent et ne comprennent pas d’où me vient ce sourire béat dont ils amusent. A quelques mètres de là, j’aperçois encore cinq individus en vol. Je sais que ce sont des tichodromes : leur plumage ne trompe pas. Je ne suis pas certain d’avoir enregistré mais je suis déjà comblé. J’écouterai plus tard, il me faut économiser les batteries car ici les prises électriques sont rares et incertaines. Je reprends la marche avec les autres.


Ce Tichodrome échelette qui est-il?

illustration buffon

Un oiseau apparemment inclassable : Buffon ne sait s’il s’agit d’un grimpereau ou d’une sittelle et le baptise “Grimpereau des murailles” alors que la Sittelle torchepot se nomme Picchio muratore en italien :

« Tout ce que le Grimpereau fait sur les arbres, celui-ci le fait sur les murailles ; il y loge, il y grimpe, il y chasse, il y pond. Je comprends, sous le nom de murailles, non seulement celles des hommes, mais encore celles de la nature, c’est-à-dire, les grands rochers coupés à pic. »

Paul Géroudet ne sait pas mieux où le classer entre grimpereau et sittelle : «Il serait plutôt une Sittelle aberrante. C’est d’ailleurs une espèce unique en son genre, confinée aux rochers d’Europe et d’Asie. »

grimpereau

En fin de compte, notre oiseau est l’unique représentant de la famille des Tichodromadidae, ce qui signifie “coureur de murailles”. Tichodrome, comme on dit vélodrome, hippodrome… et échelette parce qu’il grimpe comme on grimpe à l’échelle !

Il est sédentaire, insectivore, et niche volontiers dans les anfractuosités des rochers voire des trous dans les murs de bâtiments anciens : clochers, remparts, etc. À la manière des grimpereaux sur les troncs d’arbres, il examine les paroies rocheuses, toujours en montant, puis se laisse littéralement tomber, amorti sa chute au denier moment, puis recommence son inspection, toujours en grimpant.

En été on peut l’observer, dans les hautes montagnes d’Asie, jusqu’à plus de 6000 mètres d’altitude, mais en hiver il a tendance à redescendre pour se nourrir plus facilement.

Mais revenons en à mes aventures mongoles.

Le soir, de retour au camp, dans la yourte, je prends enfin le temps d’écouter. Quelle chance, toutes la séquence de 2’30” est là ! Sans parasites, sans véritable nuisance du ruisseau proche, sans les bruits des promeneurs, dans l’excellente acoustique des montagnes ! Eh oui, je vérifie que notre oiseau chante bien sur un mode pentatonique tel que les musiciens locaux le pratiquent.

À peine rentré en France, je prends le chant du tichodrome sous dictée, et pour la première fois, j’écris sur une portée le chant d’un oiseau, déterminé à composer une pièce de musique sur ce thème qui m’est offert par la nature. Jusque-là j’avais toujours composé en studio avec la matière même des sons et des chants, ici, je travaillerai sur une partition puisque le chant se prête naturellement à ce type de travail. Le Tichodrome ! Ce sera la première pièce du Chant de la Terre du Ciel Bleu ! Et cette composition se jouera sur un instrument mongol : le Yatga.

Yatga13cordes copie

Le yatga, nous y reviendrons, c’est cette harpe mongole à treize cordes qui nous vient de la nuit des temps. Il existe en deux versions dont la grande plus moderne qui possède 21 cordes. Mais celui que je veux utiliser est l’instrument mongol par excellence, la forme la plus ancienne, robuste et facile à transporter, propre à accompagner les chants ou à jouer seul, sous la yourte ou en plein air, dans la steppe. La caisse est peu profonde et donne à l’instrument le profil d’une planche de snowboard ! Les chevalets de bois, tous mobiles sont hauts et permettent d’accorder l’instrument rapidement. Avec ses 13 cordes de soie, le petit Yatga se joue assis, posé sur les genoux et le bout de l’instrument posé au sol. On le trouve en Chine sous le nom de Zheng, au Japon sous la forme du Koto et même en Corée où il devient le Gayageum, et ne se retrouve plus qu’avec 12 cordes, joué par terre ! Rarement je n’ai rencontré d’instrument aussi “complet” et aussi riche en possibilités expressives, en timbres, en possibilités mélodiques ou encore en modes de jeu. Pour moi, le Yatga est sans doute à l’Orient ce que le piano est à l’Occident, un instrument soliste ou accompagnateur, avec, néanmoins, quelques particularités intéressantes, dont sa facilité à être déplacé et transporté, accordé et entretenu, par l’interprète plutôt qu’un spécialiste.

Commence alors pour moi la composition, qui se fait à partir d’une étude approfondie du thème proposé par l’oiseau, rendue possible par une écoute au ralenti.

De nombreuses subtilités m’apparaissent, le vibrato dans la voix de l’oiseau, les glissandi qui sont possible à l’instrument mais pas toujours sur des intervalles si grands. Dans la composition je veux impérativement respecter la métrique du chant et l’organisation de la séquence, mais aussi ralentir cet instant à la durée de la pièce, en une réalisation minimaliste à l’image de la scène vécue dans les montagnes. Je m’autorise un usage de la percussion sur l’instrument, comme cela se pratique en Corée et l’utilisation des cordes frottées non pas avec un archet mais avec un ruban de soie afin d’obtenir un son long et régulier. Et bien entendu, en concert et dans l’enregistrement, la partie instrumentale entrera en dialogue avec la prise de son originale. L'instrument est joué par Chinbat Baasankhuu.

PICT0029 copie

Le Chant de la Terre du Ciel Bleu comporte 3 pièces composées pour le Yatga : Le Tichodrome, Le Pic noir, L'Alouette des Champs.

Pour faire davantage connaissance avec le Tichodrome, ce documentaire de 26 minutes de Franck NEVEU, dont le son a été réalisé par Boris Jolivet, édité par Salamandre Films : Deux liens vers la bande annonce et le making off du film.

Chaque numéro de L'INDICATEUR accorde en pied de page un espace à la présentation du travail d'un audio-naturaliste remarquable:

Aujourd'hui : Fernand DEROUSSEN

LA SOLITUDE DU COUREUR DE FOND

Nous parcourons, durant notre existence, plusieurs vies qui témoignent de notre éducation, de nos rencontres et de nos espoirs. Ayant dépassé l'âge de soixante années comme entité vivante sur la planète, je jette un coup d’œil parfois nostalgique sur le passé mais sans regrets. Je me nourris avidement du présent et m'inquiète toujours un peu de l'avenir. Dès mes premières années je fus solitaire : c'était ancré en moi. Rêveur de nuages, de belles plumes, de rencontres sauvages, de cailloux colorés et de beaux coquillages, j'ai toujours eu le goût de l'observation de la nature.

J'ai aussi, durant plus de vingt ans, pratiqué la course de fond et connu ce que l'on nomme “la solitude du coureur de fond”. De longs entraînements, des blessures, des doutes, des progressions et des régressions, au total 52 marathons parcourus, plus de 200 autres compétitions qui m'ont forgé un caractère endurant et persévérant. La course de fond se pratique en entraînement, souvent seul, et en compétition, encore plus seul face à soi-même. Avec pourtant, parmi des milliers de coureurs et au fil des kilomètres, le questionnement, la douleur ou l'euphorie, le calcul, l'espoir, le désespoir et la fatigue. Il faut tenir et finir. Alors arrive la libération de cette ligne d'arrivée qui met un terme à votre souffrance et vous plonge dans le bonheur du repos.

J'ai exercé en parallèle plusieurs activités, une vie familiale, la passion de la nature, un métier de paysagiste et la course à pied. La jeunesse me permettait de tenir ce rythme. Puis un jour, arrive la blessure tant redoutée. Le physique ne suit plus le mental, l'athlète n'a plus le but du chronomètre et se retrouve devant un vide. C'est ce qui normalement se passe. Pour moi ce fût une libération car, depuis toujours, le temps me manquait pour me consacrer complètement à la passion du monde sauvage. Pour autant, la solitude du coureur de fond était toujours là car la découverte de la nature dans sa multitude et sa profondeur demande souvent d'être solitaire.

20120725 Fernand Le Pilhon (44)

Observer simplement la nature ne pouvait me contenter. Débutant comme un collectionneur, il m'a toujours semblé nécessaire de rencontrer un maximum d'animaux, de plantes et de paysages. Le goût du voyage pour observer, comprendre et s'émerveiller des autres mondes m'a conduit alors à découvrir la nature d'une autre façon. Pour cela des outils étaient nécessaires pour rapporter des souvenirs, apprendre à déterminer, témoigner de mes découvertes. Je me suis essayé à la photographie, au dessin, à l'écriture, mais ce fût une rencontre déterminante avec François Charron qui dans les années soixante-dix enregistrait déjà la nature qui allait changer mon destin.

Depuis toujours des signes ne trompaient pas, j'écoutais les disques vinyles sur la nature, dont ceux de Dan Gibson, Jean Claude Roché et de Claude Chappuis, les précurseurs français du mouvement. L'attirance pour la beauté des chants d'oiseaux m'a souvent stoppé dans mes entraînements et je me surprenais souvent à siffloter dans la rue. Pour moi écouter le langage sauvage devenait une évidence. Quand en 1985 je pointai un dictaphone acheté la veille sur une Rousserolle turdoïde, en Lorraine, mon destin était définitivement axé sur le son. Je n'ai donc aucune formation de musicien, d'ingénieur du son ou autres bagages universitaires et je suis totalement autodidacte, ce qui m'a toujours mis à l'index d'un grand nombre d'autres passionnés. Mais, comme le coureur de fond, la patience, le travail et mes convictions profondes m'ont aidé à franchir de nombreuses étapes.

Les enregistrements s'accumulent, la connaissance des chants d'oiseaux, la découverte des paysages sonores et de tout ce qu'ils engendrent d'émotions. En 1992 rencontre décisive avec les magasins « Nature & Découvertes » qui me confient la réalisation d'une collection 18 CD audio sur les sons de la nature, oiseaux, mammifères, insectes, batraciens, les saisons, volcans, glace, désert et paysages. J’avais la liberté de réaliser et mon rêve s'accomplissait. Je devenais alors professionnel, une chance mais aussi un grand saut dans l'inconnu. Depuis j'ai édité plus de 200 ouvrages audio mais ce n'est pas là l'essentiel. J'ai opéré une évolution dans mes actes et mes pensées. Bien au-delà du travail d'enregistrement, mon évolution c'est forgée dans la rencontre du vivant par ses milliers de témoignages et l'incroyable diversité du sonore.

20130608_Fernand_Val Maravel (2)

Dans un premier temps, partager cette passion du son de la nature m'a demandé déjà de la nommer avec clarté. Chasseur de sons, bruiteur nature, sound tracker, field recorder, bioacousticien, beaucoup de termes ont défini cette activité sans lui donner un véritable nom. Alors, il m'est apparu évident dans les années 2000 que cette passion de l'audio et de la nature ne devait faire qu'un dans le terme « audionaturaliste » qui lie ainsi les deux aspects de l'enregistrement des sons de la nature. Alors pourquoi se différencier du bio-acousticien ? La raison en est simple. Le cheminement dans l'écoute et la découverte des animaux et paysages sauvages s'opère de deux façons :

- Premièrement, sous la forme scientifique dans la description des espèces, des comportements et leurs interactions dans le monde vivant. Les résultats font l'objet d'articles et d'études dans des revues scientifiques de référence. Alors le terme de bio-acousticien est utilisé.

- Deuxièmement, une forme dite artistique, émotionnelle, voire musicale où la beauté des sons et ambiances proposés par la nature devient contemplative. C'est l'enregistrement de qualité, la reproduction la plus fidèle possible et l'édition d'ouvrages audio qui motivent alors le terme d’audionaturaliste.

L'art des beautés de la nature s’exerce dans un grand nombre de disciplines chez les naturalistes comme la photographie, le film, le dessin, l'écriture, la sculpture et donc le son. Les naturalistes sont une grande famille de témoins des beautés du monde sauvage, des passeurs d'émotions, des observateurs privilégiés. Il est évident que la dimension sonore fait aussi partie de cette discipline.

Nous évoluons tous dans notre propre cheminement, et approfondir l'approche de la nature vous entraîne là où jamais vous n'auriez pensé aller. Là encore, comme le coureur de fond qui, au fil des années, entraîne son corps et son esprit à la souffrance, au dépassement et enfin à la plénitude, l'audionaturaliste, par ses rencontres, ses captations et ses échanges, se transforme dans sa pensée profonde par la relation aux autres êtres vivants de la planète. Cette relation de témoin privilégié de la diversité du monde sauvage vous accompagne j'en suis convaincu vers la spiritualité.

La solitude pour l’audionaturaliste est plus que tout autre passion de la nature indispensable.

La découverte de l'animal sauvage est souvent furtive ou rare et l'humain n'a aujourd'hui plus le temps de les découvrir. De prédateur il est devenu destructeur et je dirais même aujourd'hui terminateur (comme dans un célèbre film). Le monde a bien changé depuis l'apparition de l’homme. Actuellement il est bien plus facile d'enregistrer des moteurs et des animaux domestiques que la virginité des ambiances naturelles. Nos rencontres sonores sont indispensables aux futures générations qui n'auront peut-être pas la chance d'écouter encore des lieux où règne « le silence des hommes ». Nous apportons le témoignage de moments privilégiés, d'instants de vie, de souffles de rêves, de rencontres insolites. L'audionaturaliste est indispensable à l'humanité et à la nature !

Quel est mon rapport à la musique ? Je suis peut-être l'un des rares amoureux des sons de la nature n’ayant aucune formation musicale et purement naturaliste. J'avoue ne jamais avoir était influencé par quelconque mouvement musical, artistique, ni même par un écrivain, car le temps consacré au terrain m'a tellement occupé que c'est là que j'ai forgé mon cheminement. Cela me dessert pour la description des sons et ambiances car nos références font appel à des termes musicaux. Cela me dessert aussi dans ma relation avec un certain monde purement artistique et radiophonique pour lequel le son n'est que matière à création.

20140824_Fernand_microphone_col de Carabes (25)

Par contre, cela m'apporte tellement dans l'indépendance de mes pensées, dans mon analyse du vivant et dans mes relations avec le public ! Je ne mélange pas ce que des millions d'années d'évolutions nous offrent aujourd'hui à écouter. La musique est une création purement humaine vieille de quelques dizaines de milliers d'années et à destination du plaisir de notre écoute. Ainsi, quand vous participez en auditeur- spectateur à un concert, vous allez à un spectacle sans vous poser la question du nombre d'instruments, de leurs noms, de leurs inventeurs etc. Vous allez simplement écouter de la musique, par plaisir. Quand vous écoutez une œuvre audionaturaliste la curiosité prend toujours le dessus : qu'est-ce que c'est, quel animal, où et comment avez-vous fait, avez-vous des images ? etc. Voilà une des différences fondamentales. L'écoute n'est pas la même entre sons de la nature et musique. Si l'homme venait à disparaître, la musique disparaîtrait avec, et les sons de la nature reprendraient à nouveau leur essor. De nombreux artistes, compositeurs et musiciens s'inspirent ou utilisent les sons de la nature dans leurs œuvres. Cela fait partie de la créativité de l'humain et il est tout à fait normal que la musique cherche de nouvelles voies.

C'est un choix que j'assume : être simplement témoin de ce que le monde sauvage nous offre à écouter dans son infinie diversité. C'est aussi peut-être une chance, car ainsi, je suis en permanence dans la découverte, dans la recherche du beau son, dans l'émerveillement du paysage. J'installe mon écoute sans comparaison, simplement dans la pureté de l'instant et dans la contemplation du présent.

Il m'est toujours paru évident que vivre en communion avec l'environnement sauvage était indispensable. La Terre à preuve du contraire est pour le moment la seule planète qui a développé un langage sauvage aussi évolué. C'est vraiment une planète qui chante. Des radiotélescopes traquent à travers l'univers la recherche de traces de vie qui émettraient des sons réguliers ou des messages. Mais rien n’apparaît, le vide des distances infinies. Pourquoi chercher si loin alors qu'ici dans nos paysages foisonnent la vie et les ambiances. Pourquoi croire à tout prix que notre avenir est dans les étoiles alors qu'il est sur Terre. Le son de la nature nous ouvre à cette sensibilité, à cet émerveillement. Partager et non exploiter sera notre avenir, exploiter et non partager sera notre mort.

20140824_Fernand_microphone_col de Carabes (15)

Aujourd'hui il y a un engouement certain pour les sons de la nature car la technologie a ouvert des barrières dans le temps. En proposant la qualité d'enregistrement, de longues durées et la restitution fidèle du signal sonore. Il y a aujourd'hui, profusion sur les médias internet de propositions sur les sons de la nature. L'humain ne vit plus dans le présent mais dans l'instant, chaque création devient éphémère et s’envole avec les sons quelle diffuse. De quoi sera fait l'avenir, pour le moment c'est un mystère. Il est surprenant de penser que nous sommes et seront peut-être la seule espèce capable de comprendre, écouter, enregistrer et s'émouvoir de la voix des autres animaux et de la grande symphonie des paysages de la planète.

Pourtant, nous serons peut-être aussi la seule espèce à détruire ce que l'on a compris et aimé.

Fernand DEROUSSEN, 22 octobre 2021

Il serait très long de faire une discographie de mes réalisations et je vous invite à découvrir l'ensemble de mes créations, CD, clés USB, podcasts, articles sur le site naturophonia :

A VENIR

Un coffret intitulé AUDIONATURALISTE, comportant un livret intitulé ECOUTER, un livret intitulé ENREGISTRER, une affiche, un calendrier des sons de la nature en France, une clé USB avec 3 gigas de sons WAV et autres surprises.

Disponible début 2022 sur le site naturophonia.

logo grive
facebook website